L'Enclos Saint-François

Quelques repères chronologiques  autour de la vie de l'abbé Prévost , son fondateur.
portrait pierre rouge

1870 : naissance de l'abbé Charles Prévost, à Montpellier.

D'abord avocat, il entre à l’âge de 28 ans au séminaire Saint-Sulpice.

Après son ordination, Monseigneur de Cabrières le nomme préfet des études au collège du Sacré-Coeur tenu par des Jésuites puis vicaire à la paroisse Sainte-Anne de Montpellier.(1905-1907)

Et en 1907 le cardinal de Cabrières lui demande de s'occuper d'un orphelinat en quasi-faillite situé ancien chemin de Castelnau.

1 le bâtisseur

L'abbé Prévost, de ses deniers, rachète les biens immobiliers, redynamise la « maison des apprentis » qui permettaient aux orphelins en fin de scolarité d'apprendre un métier, développe l'aumônerie. Enfin il commence des acquisitions immobilières jusqu'à la rue Lunaret puis jusqu'à l'avenue Saint-Lazare, il y engloutira son héritage et bénéficiera également de l'aide généreuse de donateurs qui resteront anonymes.

1909 : construction du bâtiment en bordure de la rue Lunaret : ce sera le futur Collège, sa grande ambition.

… et cette année-là c’est aussi le début de la construction de la Chapelle.

1912 : ouverture du Collège et parmi les élèves quelques séminaristes…

4 août 1913 : consécration de la Chapelle par le cardinal de Cabrières

Pendant la guerre 1914 -1918 le Collège est en partie transformé en hôpital militaire dont l'abbé Prévost est aumônier.

1915 : pendant quelques années les extensions ou les embellissements se poursuivent notamment la rénovation de la villa Berthe dont une partie est réservée au logement de Mme Prévost mère, une autre partie aménagée en bibliothèque d'une grande richesse , agrémentée par une véranda.

Une écurie désaffectée va devenir la « salle bleue » bientôt aménagée en salle de théâtre.

1935 : sur un terrain vague longtemps occupé par des gens du voyage(d'où son nom, la cour des Miracles) il fait édifier un pavillon surmonté d'un « champignon vitré » et d'une terrasse avec de nouvelles classes, bordée d'un fer forgé où s'inscrit la fameuse devise

ORA, CANTA, STUDE .(Prie, chante, étudie)

1936 : réhabilitation d'une villa en ruine jouxtant l'aumônerie. On y découvre un buste de pierre, tête inclinée, yeux mi-clos, bouche béante. L'abbé Prévost le fait sceller sur la façade et le nom de la villa semble tout trouvé : la villa du paresseux ! quelle belle antiphrase pour ses occupants plus qu'affairés ! l'abbé Pin s’y installera en 1966 comme directeur.

1937 : le père Prévost acquiert à Chamonix la villa Sabaudia, trois étages face au Mont-Blanc au pied des Aiguilles. Jusqu'au décès du père Prévost ce sera la maison de vacances des orphelins et des collégiens (cette propriété sera vendue à la mort du Père)

le Père Prévost s'éteint le 23 juin 1947

2 l’ organisateur

L'abbé Prévost a su s'entourer d'amis dévoués qui l'ont aidé à réaliser cette oeuvre extraordinaire :

Dès 1928 il a regroupé l'ensemble de son patrimoine sous le statut d'une société anonyme, qui perdure encore aujourd'hui sous la direction du Dr Pierre de Nucé de Lamotte.

Surtout il a su choisir des pédagogues et des responsables particulièrement compétents . Même après la disparition du Père l'esprit de l'Enclos Saint-François se maintient. Que d’ hommages faudrait-il rendre, par exemple à tel professeur de français, tel autre de sciences naturelles etc. qui consacreront leur vie entière à l’Enclos. Parmi ces figures inoubliables on pourrait prendre deux exemples illustres, celui du père Foulcquier, à la fois sous-directeur , préfet des études et professeur de grec qui par son extraordinaire personnalité a marqué ses élèves ou encore celui du père Robert Pin tout autant que les équipes qui l'ont entouré et qui se sont succédé, personnel d'encadrement, prêtres et professeurs ô combien dévoués, désireux de rester « dans la ligne » du Père Prévost.

3 L’éducateur et le chrétien

Le Père Prévost donne naturellement priorité aux disciplines scolaires. Chaque semaine il y a ,par exemple, lecture des notes dans chaque classe accompagnée d'un commentaire personnalisé. Chaque élève est personnellement suivi dans ses efforts, sanctionné ou encouragé.

Mais, comme on dirait aujourd'hui, le «  projet éducatif » va bien au-delà du niveau à obtenir dans chaque discipline enseignée.

Le bâtisseur rejoint le pédagogue par sa volonté de créer un cadre de beauté : Le parc, ses arbres centenaires, sa bambouseraie, son bassin sont les poumons du lieu.

La Chapelle, sur le modèle de la Sainte-Chapelle, avec son fameux carillon qui égrène à chaque heure les premières notes de cantiques, rassemble… et donne sens à la grande maison de l'Enclos.

La musique est à l'honneur, le chant choral particulièrement, notamment avec Jean Bioulès.

Le théâtre et les pièces que l'on prépare dans la salle bleue en sont un autre exemple.

Enfin l'ouverture vers l'extérieur, les voyages que le père Prévost organise avec de petits groupes complètent cette éducation qu'il a voulue non seulement exigeante mais équilibrée .

L'esprit de l'ensemble est profondément chrétien évidemment par les célébrations, parfois de prestige comme la Fête-Dieu, mais surtout par toute une imprégnation des valeurs chrétiennes :

l'intégration des meilleurs de l'orphelinat et le suivi dont ils sont l'objet ensuite dans les classes en sont un exemple…

Ou encore pendant la guerre, les enfants juifs qui seront cachés et sauvés…

Ainsi s'achève cette évocation certes trop rapide de la naissance et du développement de l'Enclos Saint-François à travers la vie admirable de son fondateur . Que de générations lui sont redevables, intellectuellement et spirituellement ! Notre cher Enclos pourra-t-il repartir un jour et retrouver dans ce cadre admirable son même projet d'éducation ? L'avenir le dira.

Pour conclure , nous souhaitons vous lancer un appel : nous cherchons des témoignages, des anecdotes, des tranches de vie, qui nous rappelleront les heures de l'Enclos ,celles d’autrefois comme de plus récentes. Anciens élèves , professeurs et vous tous qui avez travaillé à quelque niveau que ce soit en ce lieu rare, envoyez-nous quelques lignes ou des textes plus conséquents, nous les publierons.

Jean Marciano